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Santé mentale au Collège CDI : Entrevue avec Victoria Kuczynski, conseillère

15 juillet 2021 | Québec

La maladie mentale nous affecte tous et personne n’est à l’abri. La dépression, par exemple, est une maladie comme les autres et tous, mêmes les experts, les spécialistes et les plus férus de la question, peuvent en être victimes.

Prenons Victoria Kuczynski, conseillère à l’organisme Les Amis de la santé mentale, qui s’est récemment confiée à nous lors d’une entrevue.

« Je m’intéresse aux problèmes de santé mentale car j’ai rencontré plusieurs difficultés à cet égard dans le passé. Avoir de solides connaissances au sujet de la santé mentale ne m’a cependant pas empêché de vivre une profonde dépression suite à la naissance de ma fille. », dit Victoria.

Tout le monde connaît des périodes de hauts et de bas dans la vie mais que faire lorsque la dépression s’installe pour de bon?

« Je voyais ma fille grandir et il m’était impossible d’en profiter. Je voyais tout en noir, j’avais des pensées suicidaires et les gens qui m’entouraient ne comprenaient pas ce qui m’arrivait. », dit Victoria. 

« Tu es nouvelle maman, pourquoi n’es-tu pas heureuse? », lui demandaient-ils.

Trouver de l’aide

Avec la peur constante d’être une mauvaise mère, des problèmes d’insomnie, des crises d’angoisse et ne voyant pas la lumière au bout du tunnel, Victoria décide de consulter son médecin de famille qui la dirige vers un psychiatre qui lui prescrit des antidépresseurs. Sa stratégie de guérison comporte alors deux volets : des médicaments pour palier aux déséquilibres chimiques et des rencontres avec un psychologue pour discuter de ses idées noires.

« Le sentiment de crouler sous les tâches, la sensation de manquer d’air, l’obsession de vouloir rester au lit toute la journée et les difficultés à s’endormir sont des indicateurs qu’il ne faut pas ignorer. Lorsque ces symptômes se présentent, il est essentiel d’en parler. Plusieurs services d’écoute sont disponibles de nos jours et la plupart sont anonymes. Une oreille attentive peut faire toute la différence quand les choses vont mal. », dit Victoria.

Même si elle a surmonté sa dépression post-partum, Victoria ne se considère pas entièrement guérie.

« Le fait de travailler dans le domaine me donne un avantage mais je dois demeurer vigilante. Je suis en processus de rétablissement à l’image de toutes ces personnes qui sont aux prises avec l’alcoolisme car il s’agit du même combat. », dit Victoria.

Lutter contre les préjugés

Victoria croit que les préjugés sont souvent plus destructeurs pour les victimes de la maladie mentale que la maladie dont elles souffrent. À cause de la stigmatisation, les gens ont peur de consulter lorsqu’ils ne sentent pas bien mentalement. Dans bien des cas, ils hésitent même à en parler avec leurs proches.

« Personne n’hésite pourtant à dire qu’ils ont rendez-vous avec un optométriste mais c’est une autre paire de manches s’ils ont rendez-vous avec un psychologue. Les personnes éprouvent souvent de la honte et ont peur d’être jugées. Cela ne devrait pas être ainsi. En ce qui me concerne, le fait de pouvoir parler de ma dépression m’a aidée à m’en sortir. », dit Victoria.

Selon Victoria, les maladies mentales devraient être prises avec autant de sérieux que les maladies physiques.

« Je souhaite que les gens qui souffrent de maladie mentale aient la possibilité de s’exprimer sans craindre les conséquences. Plus on parlera de maladie mentale, moins les gens seront désemparés lorsqu’ils devront la confronter. », dit Victoria.

 

Pour obtenir de l’aide ou plus d’information concernant la santé mentale, consultez :

Dépression | Gouvernement du Québec

Dépression – Santé Montréal

L’Association québécoise de prévention du suicide au 1 866-APPELLE

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